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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/38

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

acclameront tes pas et ton verbe. Si la prudence conduit tes actes, tu obtiendras que l’on tolère les Images secrètement, dans ton propre oratoire, puis dans l’église élue pour tes dévotions particulières, enfin sur l’ambon, au cœur de toutes les basiliques, les jours de ta visite impériale… Et les ennemis des soldats se réuniront sous ton égide. Ils seront bientôt le nombre de la Faiblesse qui finit par dompter l’unique Force… Mais je parle comme ceux qui racontent les aventures de leurs voyages dans les tavernes du port, et qui ne se souviennent pas de les avoir narrées, la veille, aux mêmes buveurs d’hydromel. En vérité, recevant la couronne des empereurs iconoclastes, tu dois entreprendre la tâche de rallier les partisans de l’Esprit contre la Bestialité des soldats qui désolent l’empire par leurs rivalités sanguinaires. Tu sais que tu peux faire refleurir la Paix incluse en ton nom. C’est là ton devoir de disciple en qui nous avons versé les excellences de notre gnose. Tels les philosophes versent leurs huiles les meilleures dans une lampe d’albâtre afin que la veille de leurs talents assemblés produise des lumières spirituelles précieuses à l’univers et à l’avenir des hommes. Tu es notre lampe, Irène. Nous avons ouvré la magnificence de ton corps et la fécondité de ton esprit afin d’illuminer le monde. Et voici. Ton mariage impérial c’est l’étincelle nécessaire pour te faire briller sur la plus haute colonne de la terre !

— Mais comment nos idées éclaireront-elles les