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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/393

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

des petites urnes vernies. Toute l’assistance se presse autour de lui.

— Il explique des choses surprenantes !

— C’est vrai, Persan… répète un candidat derrière la chaîne… : ton baume cicatrise les blessures de cimeterre ?

Et l’esprit commercial d’un marchand :

— Est-ce la graisse d’onagre qui fait le fond de ton baume ? Laisse-moi comparer l’odeur avec celle que je vends.

Pierre crie en écarquillant ses yeux saigneux :

— L’empereur Constantin agonise !

Un flâneur s’inquiète qui grignotte une noix :

— Que disent les aveugles ?

— Ils déclament toujours…

— Tu vends cela cinq oboles ? J’en achète trois cents pour vingt drachmes.

— Donne trente drachmes, Arménien, et tu en aura quatre cents.

Le gardien de l’ours l’emmène, suivi par la chamelle du Persan, et le joueur de fifre.

— Moi, je suivrai l’ours,… affirme une Zoé callipyge qui rassemble les plis de sa tunique verte et rose.

Ses amies gazouillent :

— Où vont-ils ?

— Le beau Persan cherche une place moins remplie de gens. Ainsi l’ours pourra danser à l’aise autour de la chamelle.

— Tu veux une pastèque fraîche, une pastèque rose ?… Trois oboles.