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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/395

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— On part,… fait-il… J’irai jusqu’à ma boutique où un convoi de mules doit apporter des figues. Le Théos veuille, Euphraste, que tu ne viennes avec moi…

— Au port, devant le palais, de mes deux navires on débarque mes tapis de Trébizonde.

— D’ailleurs, nous apprendrons plus de choses sur le port qu’en demeurant devant cette muraille et les figures bestiales des soldats.

Une jeune mère prêche son mari :

— Sisinnicos ! Notre Icasie aura mangé pour le moins deux corbeilles de bananes en nous attendant… Hâtons-nous de rentrer, si tu désires lui éviter une indigestion.

La femme du blessé lave la plaie de son homme :

— Qui te l’avait dit ? Te voilà joli avec ton oreille décollée. Malheur à moi qui épousai un homme ivrogne et querelleur. Voyez comme il saigne, Anne Damasie !

— Toi,… bafouille le blessé pour une sentinelle impassible,… je te rencontrerai bien un soir où tu n’auras plus ta lance, et où j’aurai ma hache. Quant à vous, les Aveugles et l’autocrator, et toute la bande, je ne me ferai plus assommer en votre honneur. Je le jure !

— Christ ! comme il saigne !… répète la femme, navrée… Ça gâte toute sa tunique neuve… Espère que l’Autocrator t’en offrira une autre, idiot !

Or, un contremaître à la mine courroucée, appelle quelques manifestants.

— Par ici, les débardeurs. Je retrancherai sept