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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/400

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Irène se jette sur lui, et le prend aux épaules ; elle le pousse contre un pilier :

— Toi, tu as fait cela, sans me le dire, toi ?…

Bythométrès touche le bras de sa disciple.

— Écoute : écoute… maîtresse des Romains…

Mais, heureux de perdre son rival, le bel Aétios appuie la première accusation :

— Écoute… les bourreaux éthiopiens…

Irène les abandonne et court dans le palais, en trébuchant sur ses franges de perles :

— Je veux le voir, je veux voir Constantin, mon fils, mon pauvre fils aveuglé !

Pharès la suit, répétant :

— Les Éthiopiens…

— N’ouvrez pas ! Arrêtez !… bégaye Staurakios qui craint tout.

— Qui commande ici ?… hurle Irène, impérieuse.

Staurakios se précipite au-devant d’elle, interpose sa taille osseuse et l’ampleur de ses manteaux imagés :

— La raison devant les fous…

Irène, s’amassant pour bondir, le convainc :

— Tu l’as donc aveuglé, puisque tu ne veux pas me le laisser voir ?

Essoufflé, le coupable balbutie :

— Que Ton Autocratie regarde là-haut… On fait expier le crime aux seuls coupables.

Sur le sommet de la tour deux nègres se débattent entre des soldats qui relèvent la potence.