Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
377
IRÈNE ET LES EUNUQUES

bourreaux !… Constantin ! Constantin ! Mon petit Constantin, je reverrai donc seulement ta face verdie par la torture et tes yeux troués… Oh ! là, là, où j’ai haleté dans les tortures de l’enfantement, pour te produire à la lumière de la vie… Mon fils… Là ! là ! tu as poussé le premier vagissement et le raie suprême… Oh… toi… douleur de mes larmes, joie de ma jeunesse… Remords de mon courage, Constantin !… Constantin !…

Entraînée par Jean, elle disparaît enfin.

Aétios accable alors son émule, devant les aveugles et les muets pris à témoins :

— Voilà ton œuvre, quand la main souveraine cesse un instant de te conduire.

— Il est commode et habile de m’imputer, en public, les causes d’un accident…

Interrompu par les nausées le logothète du Drome s’arrête. Il prête aussi l’oreille aux beuglements populaires qui remplissent l’air des rues voisines.

— Mais il ne sent donc pas son incapacité, sa faiblesse ?… dit Aétios… Toute la sédition hurle dans la cité. Le fer et le feu menacent les citoyens…

— Ah ! ah ! Vos Dignités se querellent,… nargue Nicéphore qui, les bras croisés, contemple.

Nerveux et marmottant, Pharès dénoue, renoue son écharpe noire, ou bien inspecte ses bottes de feutre. Il cite par instant des maximes évangéliques, puis secoue ses épaules sans permettre à personne de trouver une approbation dans ses yeux faux. Assez content, Nicé-