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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/405

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

dans une île. Les bourreaux arrivèrent alors, sans qu’ils pussent dire qui les envoyait ; ah !

De la main, Pharès apaise les exclamations :

— L’Autocrator criait tant qu’on eut besoin d’un bâillon mécanique. Les gardes allèrent chercher la chose aux prisons des Nouméra. Les Éthiopiens apportaient le bâillon.

Il tousse péniblement et gratte les lions frisés de sa plaque en émail.

— Mais,… riposte Alexis,… ils apportaient aussi leurs instruments habituels ?

— Ils apportent leur bagage complet en toutes circonstances,… témoigne Pierre.

En s’essuyant Staurakios ramène la discussion au sujet du litige :

— Ils n’avaient pas les pointes à crever les yeux. Avais-je commandé qu’on lui crevât les yeux ?

— Il en était question,… affirme Aétios… Et tu préconisais cette mesure. Sans doute les Éthiopiens ont entendu lorsque tu pérorais.

Pharès reprend le récit en soufflant.

— Je menai les Éthiopiens dans la chambre où l’Autocrator hurlait. Ils fixèrent le bâillon devant moi. Je les laissai près de lui afin qu’on l’empêchât de s’ensanglanter les poings contre les murs. Il s’était déjà brisé les ongles.

— Ignorais-tu la bestiale stupidité de ces nègres ?… interrompt Alexis qui impute le crime à leurs préméditations secrètes.