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IRÈNE ET LES EUNUQUES

siblement à la pression du peuple qui s’immisce dans leurs lignes, qui les traite de poltrons, parce qu’ils n’osent pas se déclarer sincèrement.

— Tombent les idoles !… décrète enfin un soldat blême.

Ses camarades contiennent mal le peuple qui enjambe les chaînes.

— Tombent les idoles !… reprennent ensemble plusieurs soldats.

Mais un seul ose férir ; et des officiers accourent qui le repousse dans les rangs.

Un coutelas vole, une voix crie :

— Toi qui as des yeux pour ne pas voir, essaie de parer ceci…

L’arménien ramasse une pierre :

— Tombent les idoles !

Une brique vole, qui abat le toit recouvrant l’icone.

Marie, épouvantée du sacrilège, agite les bras :

— Ne touchez pas au Théos… Ne touchez pas à la face du Théos…

Elle embrasse la colonne.

— Toi-même tu piétinais les idoles, ô sainte !… rappellent les soldats.

Cependant Marie, protège l’image de sa main levée.

— Ne touchez pas au Théos, à l’unité du Théos ! mes frères. Si j’ai piétiné les images, j’ai péché.

— Périssent les eunuques et les idoles !… crie Alexis aux soldats et au peuple confondus.

Damianos s’enivre de prêcher :