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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/436

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

mir, entreprit de délivrer avec le secours des troupes en garnison dans Athènes. Mais le peuple arracha les Isauriens au libérateur, les emprisonna, puis reçut volontiers les bourreaux qui vinrent de Byzance, sous les ordres de Théophylacte, cousin d’Irène. On aveugla les imprudents.

Cette exécution révolta peu de gens. Les Eunuques purent s’assurer que le sentiment général s’accommodait du régime. L’impératrice commença de se justifier, laissant dire que ses ministres n’avaient pas voulu sacrifier l’avenir de l’État aux manies d’un jeune fou prodigue et téméraire. Ils eussent péché contre la justice en agissant d’autre façon, en permettant que la patrie fût gangrenée tout entière par le mal d’un de ses membres. L’accident, qui avait retranché ce membre de la communion des princes, était providentiel, peut-être ; si douloureux qu’il demeurât en la mémoire. Définitivement rétabli par des médecins experts, Constantin se résignait dans les bras de la belle Théodote.

Nicéphore avait conseillé cette réunion du couple. Il alloua pour demeure au ménage princier une ferme somptueuse enclavée dans les jardins du Palais. Sous la surveillance d’Eutychès, les époux vécurent mystérieusement là. Irène n’osa revoir son fils qui l’exécrait à haute voix. Pourtant elle donna la Rascie en apanage à l’hoir qu’il engendra.

Bientôt, en ses conciliabules avec Bythométrès, Irène recouvra le sens de la sécurité, d’un triomphe certain.