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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/453

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

pliques, et les fonctionnaires pour lui soumettre leurs travaux. Habilement il obligea Bythométrès de lui rendre compte de sa mission, au milieu de ces gens dans le vestibule de Chalcé, où ils firent attendre le voyageur, afin qu’il ne rencontrât personne du Palais avant leur coterie chatoyante, impudente, historiée d’insignes neufs.

Le curopalate flaira le piège et se contenta de dire, sur le ton le plus familier, en ami, ses impressions futiles. Puis il invita le ministre à le suivre chez l’impératrice à qui d’abord il devait le récit impartial de ses pérégrinations, de leur résultat.

Aétios pâlit, mais ne quitta point sa chaise faite de quatre défenses d’éléphant et d’un cuir souple que ses esclaves transportaient en tous lieux. Ainsi, la plupart du temps, se trouvait-il assis, dans les tours, les jardins, ou les salles vides, alors que les plus grands personnages demeuraient droits sur leurs jambes. Une robe soyeuse, entièrement blanche, serrée par une ceinture d’émaux, enveloppait son corps d’athlète. Il maniait élégamment une canne en rondelles alternées d’agate et d’ambre que surmontait un reliquaire d’or et de cristal enfermant un ongle de la Vierge.

Ses partisans murmurèrent ; ils parurent s’indigner lorsque Bythométrès l’eut abandonné sans attendre la réponse. Aétios penaud se contenta de sourire, puis d’interroger promptement quelques émissaires revenus aussi d’outre-mer avec le souffle des mêmes vents,