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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/86

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

tait les Images des Saintes Faces en quoi se formulent les idées suprêmes, à quoi s’adressent les aspirations du cœur chrétien. Anthusa, sœur de Léon, osa publiquement la féliciter de ce courage. De ce jour, tout le monde sut dans Byzance que l’impératrice revendiquait, en faveur des femmes et des citoyens, contre la prépondérance des stratèges qui, d’ailleurs, laissaient l’Arabe et le Pape vaincre leurs troupes en Asie comme en Sicile. Inutilement Léon et Constantin triomphèrent à l’Hippodrome, parce qu’en Syrie, cent mille Romains avaient massacré des auxiliaires orientaux soupçonnés de traîtrise, parce que trois mille autres avaient fait lever le siège d’Armorium par le lieutenant du Mahdi. Le peuple, que les soldats pillaient et molestaient de toutes manières approuva l’association d’Anthusa et de l’impératrice pour gagner le plus de cœurs à la cause de la paix.

Même la princesse consacra les trois quarts de son bien, régi par Théophane et Jean, aux œuvres charitables. Un quart servit au rachat des captifs. Ce qui leur vouait la reconnaissance de certaines familles militaires. Un autre quart se dépensa pour l’entretien, la nourriture des pauvres et, principalement, des enfants abandonnés. Théophane fonda en leur faveur refuges et hospices. La populace louait Anthusa pour ce qu’elle donnait ainsi à sa virginité de sainte une merveilleuse fécondité. Princesse, elle reniait la gloire de son rang afin de secourir les humbles.