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Page:Ageorges - L’enclos de Georges Sand, 1910.djvu/13

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L’ENCLOS DE GEORGE SAND

qu’elle s’y est regardée au miroir et que l’image est restée…

Au bas du perron, à la place où les cyclamens sortent de terre, ces fleurs italiennes si distinguées, dont le nombre semble créé pour sonner dans une romance, on se représente George Sand debout dans son costume d’homme, le chapeau de travers, la cigarette au bout des doigts et faisant hommage de sa rêverie à ce « grand gamin d’Alfred » dont le crayon spirituel la caricatura dans cette pose…

Cependant, les arbustes exotiques transplantés de Majorque et d’ailleurs qui remuent leurs feuilles en cadence à quelques pas de là, nous déclament des pages sonores de Lélia ou de Valentine. Mais, à peine avons-nous avancé de trais coudées, la vision s’efface et, comme dans une de ces pièces à transformations que Maurice improvisait jadis sur son théâtre des marionnettes, le décor change et une autre scène vous est jouée…

Voici la grande allée nette, droite, peignée sévèrement, qui s’avance vers les taillis à travers les platebandes respectueuses du potager, avec l’allure imposante d’une chanoinesse de province… Et voici, au milieu de l’allée, la bonne « Mâme Sand », en collet noir et bandeaux plats, qui gourmande son jardinier