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Page:Ageorges - L’enclos de Georges Sand, 1910.djvu/22

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L’ENCLOS DE GEORGE SAND

peur des brigands rendait révolutionnaire par réaction. Ainsi, lentement, imperceptiblement, l’esprit nouveau entrait dans La Châtre.

Il y avait, en ce temps-là, dans une maison de la rue de Bellefont, honorable famille Thabaud, bourgeois sans gloire, mais non sans probité, presque aristocrates puisqu’ils régnaient sur plus d’un arpent de terre et qu’ils se donnaient de la particule. Ils n’avaient point d’odeur de savonnette à vilain. Mais ils ajoutaient volontiers le nom d’un champ au bout du leur. Ils étaient alliés aux Porcher qui avaient un pigeonnier sur le chaumois. On voyait leurs signatures sur cent minutes dans l’étude de M. le tabellion. Les Thabaud étaient originaires du village de Chantôme, en la paroisse de Tranzault. La lignée avait poussé tant de branches que les Thabaud étaient aussi nombreux que les cailloux du chemin. Il y avait les Thabaud de Pisseloup et les Thabaud de Sarzay ; il y avait les Thabaud de Bel-Air et les Thabaud tout court, les Thabaud d’Archys[1] et les Thabaud de la Terrée,

  1. Latouche alla souvent à cette propriété qui appartient aujourd’hui à M. le Sénateur Forichon.