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Page:Ageorges - L’enclos de Georges Sand, 1910.djvu/21

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UNE AMITIÉ DE JOURNALISTES

bité de M. Necker. Mais ni la faiblesse d’esprit du premier, ni l’honnêteté du second n’eussent suffi, en vérité, à sortir de leur apathie les gens de La Châtre, s’il n’y eût eu, de temps immémorial, — légende ou vérité, on ne savait plus, — des incursions de pillards, venant du pays de Creuse, pour fouetter l’énergie endormie des Bas-Berrichons. D’antiques traditions voulaient que ces bandes à mandrins passassent par Sainte-Sévère depuis que les Grandes Compagnies et depuis que Villadrando y avaient séjourné. Elles remontaient, disait-on, par la côte Perdrix et la tour Gazeau, ou encore par les brandes de Vaudouan. Alors on faisait une levée de tromblons dans La Châtre, et comme plus tard Tartarin, on se portait à la chasse hors les murs. Mais si une ombre paraissait, on rentrait et on rédigeait un procès-verbal de l’expédition signé par tous les membres présents. On scellait le papier et on le déposait en lieu officiel. C’est alors qu’on daubait sur le gouvernement, ce gouvernement qui ne protégeait rien du tout. De l’origine des bandes, on ne se préoccupait plus. Mais les têtes s’échauffaient. On se sentait prêt pour les grandes batailles et pour les graves discussions. La