Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VII

La promesse de Jacob Risler

Dans l’infirmerie de la prison de Mauriac les lits étaient dressés en une seule ligne, d’un côté de la salle, dont chaque bout était percé d’une fenêtre munie de gros barreaux de fer. La porte d’entrée s’ouvrait au milieu de la paroi inoccupée.

Le lit où gisait Jacob se trouvait à droite en entrant, le lit du charpentier sur la gauche. Les deux lits étaient séparés par plusieurs lits vides, ce qui n’empêchait pas, de temps en temps, les blessés de se regarder comme deux chiens de faïence.

La baronne du Vergier, apercevant tout d’abord le Lorrain, n’avait pu retenir un cri de surprise et d’épouvante ; mais elle continua de se diriger vers le lit du protecteur du jeune garçon. Jacob Risler avait, lui aussi, reconnu la dame blonde, et, faute de pouvoir s’esquiver, il s’était retourné brusquement.

À peine Jean eut-il pris le temps d’embrasser Bordelais la Rose, qu’il lui dit :

— Voilà une dame charitable… qui m’a aidé à arriver jusqu’à vous. Nous lui devons des remerciements. — Madame, ajouta-t-il en s’adressant à la baronne et en lui avançant un siège, c’est mon ami, M. Bordelais la Rose. Il a un cœur trop bon pour ne pas savoir apprécier ce qu’on fait pour lui, et surtout pour moi.

Le charpentier fit de la main un signe d’acquiescement à ces paroles, où il ne vit que l’expression de la gratitude du jeune garçon. La baronne s’assit, jugeant tout de suite qu’elle avait affaire à un brave homme.