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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/144

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

XI

Gergovie

Jean consentit à faire une excursion à Gergovie. Restait à savoir comment on s’assurerait de Hans Meister jusqu’au retour.

Le déjeuner touchait à sa fin. L’Allemand, bien qu’il eût paru satisfait de la cuisine de l’établissement, voulut goûter de sa cuisine à lui. Il se fit apporter des œufs frais et de l’eau chaude et se mit à casser et à battre les œufs dans l’eau, en y ajoutant du sel, du poivre et de la canelle. Le plus curieux, fut la façon d’ingurgiter ce singulier potage. Montre en main, il prit un soin particulier à l’avaler en une seule minute.

Le maître d’hôtel et, derrière lui, trois ou quatre garçons, regardaient curieusement procéder l’Allemand.

— Avaler promptement surtout, leur dit celui-ci, est nécessaire à ma santé.

Maurice et Jean trouvèrent l’occasion opportune et signalèrent Hans Meister à l’attention du « patron ».

— Il a le cerveau légèrement dérangé, dit Jean, et je le conduis à Orléans, à défaut d’un parent demeuré malade à Mauriac.

— Mais c’est une tâche difficile pour un garçon de votre âge ! répondit le restaurateur.

— Je compte bien qu’on m’aidera un peu, et je vous prie d’avoir l’œil sur lui… jusqu’à ce soir.

— N’avez-vous pas quelqu’un qui puisse le garder à vue ? demanda Maurice ; nous allons à Gergovie… En le promenant un peu par la ville, il sera docile…