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XIV

Les sources du Loiret

Au poste de police, on examina le pied de Hans Meister, où l’entorse produisait une énorme enflure ; et après les explications fournies par le petit Parisien, il ne fut plus question de retenir l’Allemand comme perturbateur de la tranquillité publique. Son pied exigeait les soins d’un chirurgien, des applications de compresses d’eau froide, un repos absolu assez long, bref tout un traitement.

Le rassemblement extérieur étant dissipé, le commissaire ordonna de transporter le blessé à l’Hôpital général, dans la chaise même dont on s’était servi pour l’amener, et dont les armoiries indiquaient la provenance. Le commissaire de police, quelque peu contrarié de lâcher une si belle proie, eut bien envie de garder Jean au poste et de le faire payer pour tous ; mais la gentillesse du jeune garçon dissipa cette velléité ; de sorte que tandis qu’on emportait à l’hôpital le compère de Jacob Risler, geignant, maugréant et menaçant, Jean reprenait tristement, mais libre, le chemin de l’hôtel meublé de la rue de la Bretonnerie.

C’était pour lui une journée perdue et qui se terminait on ne peut plus mal. Qu’allait-il faire à Orléans, séparé de Hans Meister ? sans aucun argent ? sans grand espoir de trouver ce Vincent Isnardon que personne ne connaissait ? sans nouvelles de Bordelais la Rose, ni de son ami Maurice ? Il pouvait, il est vrai, écrire à la baronne du Vergier, qui lui avait offert de l’aider dans ses recherches. Ne valait-il pas mieux, se trouvant si près de Paris, retourner chez son oncle Antoine ?