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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/187

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XVI

À Amboise

À l’est de Blois, sur le Cosson, dans un étroit sillon creusé au milieu d’un plateau boisé, s’élève l’immense château de Chambord, que François Ier fit édifier avec splendeur à la place d’une ancienne maison de vénerie.

Ce fut vers cette somptueuse résidence, dont le propriétaire actuel vivait exilé à Froshdorff, que l’historiographe Pascalet entraîna ses amis le jour suivant. Ils avaient pris une voiture à deux chevaux.

Après avoir remonté la Loire sur une levée ombragée de peupliers, jusqu’à Saint-Dié, ils s’éloignèrent brusquement du fleuve pour traverser les vignes chétives et les maigres campagnes de la Sologne, couvertes d’étangs d’eaux stagnantes.

Le domaine de Chambord est complètement enclos par un mur de trente-cinq kilomètres de développement.

Nos touristes avaient pénétré dans cette vaste enceinte par l’une des six portes, à chacune desquelles est un pavillon habité par un garde, lorsque tout d’un coup le château surgit à leurs yeux comme une merveille de féerie, imposante et pleine d’inattendu.

La principale façade du château de Chambord se dressait devant eux sur une étendue de plus de cent cinquante mètres. Du milieu de l’édifice, où s’arrondissait de chaque côté du donjon central une vaste tour, s’élevaient avec profusion des toits aigus percés de larges fenêtres, des lanternes, de hautes cheminées entourant un belvédère surmonté d’un campanile découpé à jour, d’une extrême légèreté et d’une grande richesse de détails. À droite et à gauche de cet ensemble si harmonieux, deux corps de logis allaient