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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/234

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XX

À l’embouchure de la Loire

En suivant le littoral de la France pour venir de Calais à la Rochelle, le Richard Wallace, s’était une fois déjà arrêté aux Sables-d’Olonne, admirable plage découpée en croissant, qui attire en été un grand nombre de baigneurs. Le petit port des Sables communique avec Liverpool par un service régulier de bateaux à vapeur, qui viennent y charger des denrées agricoles. Cette localité n’était nouvelle que pour Jean.

Lors de ce premier voyage, sir William avait tout particulièrement visité les côtes de la Vendée. Tout l’y intéressait : la côte coupée de canaux, semée d’étangs, la succession de plages et de dunes qu’elle présente avec quelques petits ports ; sa réunion à l’île de Noirmoutier par une longue plage sur laquelle on peut passer à marée basse à l’endroit qu’on appelle le gouas (le gué) et qui offre une véritable chaussée de cinq kilomètres, tracée sur le fond de la mer, permettant de se rendre en voiture de la terre ferme à l’île quand la marée est basse.

Ce passage n’existait pas il y a un siècle ; il est dû à une élévation progressive du sol sous-marin.

De même le littoral du Poitou comme de la Saintonge offre de remarquables exemples du comblement d’anciennes baies. Les géologues sont d’accord pour admettre que cette particularité est due à des forces naturelles. Ainsi cette anse d’Aiguillon, aujourd’hui envasée, où l’on « cultive» les moules, était, il y a deux mille ans, un golfe échancrant profondément les terres ; la Sèvre Niortaise aux eaux bleues et profondes se jetait dans la mer immédiate-