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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/268

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

Lady Tavistock déclara résolument à son mari qu’elle ne voulait pas tenter d’aller jusqu’au Havre, et le supplia de chercher un port de la côte normande où il fût possible d’entrer. Le baronnet se concerta avec le pilote, et il fut convenu qu’on chercherait un refuge à Barfleur.

Jean, tout pâle, étudiait les progrès de la tempête. Cramponné aux bordages, il regardait par-dessus, et en voyant ce déchaînement des éléments, il se demandait, anxieux, si le Richard Wallacese tirerait de cette rude épreuve… Deux grosses larmes se mirent à couler sur ses joues.

— Tu as donc peur, mon gars ? lui dit le père Vent-Debout, fort surpris. Je l’avais cru plus courageux… Je m’envasais. Tu crains, je le vois, de poser ta chique ? C’est qu’il va falloir en découdre… Ah ! tu as peur, mon Parisien !


— Oui, j’ai peur, répondit le jeune garçon, mais je n’ai pas peur de mourir. Sa peur, — c’était qu’on n’entendît plus parler du Richard Wallace, et que le jour de la réhabilitation, pour la mémoire de son père, n’arrivât jamais.