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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/488

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

place Stanislas, auprès de la statue de ce prince, avec la splendide façade de l’hôtel de ville à sa gauche, en face de soi le théâtre, derrière soi l’évêché et la rue Sainte-Catherine sur laquelle se rangent de magnifiques casernes, et s’ouvre le jardin botanique ; si, de là, on se dirige à droite vers l’arc de triomphe d’ordre corinthien|, décoré des statues colossales de Cérès, de Minerve, d’Hercule et de Mars, et que l’on gagne la place de la Carrière, on ressent cette impression de grandeur qu’imposent les capitales.

Cette place de la Carrière, est elle-même décorée d’une colonnade qui aboutit à l’ancien hôtel du Gouvernement. Au milieu, est une promenade entourée d’un parapet surmonté d’urnes et de statues, et ornée de jolies fontaines aux quatre angles ; sur les côtés s’élèvent la bourse et le palais de justice. C’est la plus élégante des places de Nancy ; son nom lui vient de ce qu’elle a servi autrefois d’arène aux chevaux.

Il y a bien d’autres statues à Nancy ! celle de M. Thiers, à la sortie de la gare, celle du roi de Pologne déjà mentionnée, celles de René d’Anjou, du général Drouot, de Jacques Callot l’éminent artiste, de Mathieu de Dombasle, le célèbre agronome. La reconnaissance a érigé les trois premières. Les autres statues sont un hommage rendu à des hommes qui par leur naissance ont illustré la cité lorraine : il en est d’autres encore : l’auteur dramatique Palissot, les sculpteurs Drouin et Clodion, le dessinateur Grandville, la tragédienne Raucourt, les peintres Bellangé et Isabey.

Les faubourgs de la ville se prolongent au loin sur les routes, et au milieu de terrains en partie marécageux que l’on a dû assainir à grands frais.

Quelques-uns des monuments de Nancy renferment de précieux trésors. Ainsi, dans l’ancien palais ducal, dont on admire la porte sculptée ou « porterie », se trouve une salle dite galerie des Cerfs, réservée jadis aux séances des États, qui contient le musée historique lorrain. Le palais ducal est lui-même une des curiosités de la ville Le musée y a été ouvert en 1862 ; au mois de juillet 1871 un effroyable incendie détruisit une partie du palais ; l’empereur d’Autriche envoya immédiatement cent mille francs pour la restauration d’une demeure de ses ancêtres que peu d’années auparavant il était venu visiter. Quant aux galeries du musée historique, elles sont riches en monuments de l’antiquité romaine et gauloise, ainsi qu’en tableaux et en portraits de princes lorrains, médailles, monnaies, armures, faïences… On y voit la fameuse tapisserie trouvée après la bataille de Nancy, dans la tente de Charles le Téméraire, tué dans cette journée.

Comme le palais ducal, c’est également dans la ville vieille que l’on admire