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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

plaisance. À Rueil, dominé par le Mont-Valérien, Jean vit la Malmaison, dont Joséphine Beauharnais fit l’acquisition dans les premières années de son mariage avec le général Bonaparte ; c’est à la Malmaison que Joséphine se retira après son divorce. Napoléon déchu du trône, passa dans cette résidence les derniers jours qu’il vécût en France.

Jean vit Chatou, le Vésinet, et son ancien parc percé de rues, le Pecq qui s’étend au pied du coteau sur lequel se dresse Saint-Germain, et qui peut être considéré comme le faubourg avancé de cette ville. C’est au Pecq que s’arrêtait à son établissement la voie ferrée de Paris à Saint-Germain, alors qu’on n’osait pas croire à la possibilité de franchir par les chemins de fer des rampes rapides.

Saint-Germain, son château et sa forêt étaient bien connus de Jean lorsqu’il y revint. Il appréciait les rues larges, bien pavées, les places spacieuses, les maisons bien bâties de la jolie petite ville, devenue une retraite affectionnée par les bourgeois des environs, et même ceux de Paris, depuis que la cour n’existant plus, a cessé d’y retenir la noblesse.

Tout aussi familier lui était ce château de Saint-Germain édifié par Louis VI, reconstruit et augmenté à diverses époques, notamment sous Henri IV, sous Louis XIII et Louis XIV. Pris par les Anglais au temps de Charles VI, le château de Saint-Germain fut offert en don, par Louis XI, à son médecin Coictier, qui ne le garda que jusqu’à la mort du roi Henri II, Charles IX et Louis XIV naquirent dans ces murs sévères, aux façades sans ornement, qui virent mourir Louis XIII, et le roi détrôné d’Angleterre Jacques II, ainsi que sa femme. — Les États généraux de 1561 se tinrent au château de Saint-Germain. Lorsqu’Anne d’Autriche obligée de s’éloigner de Paris par les troubles de la Fronde, se retira dans ce château avec le jeune Louis XIV et la cour, elle le trouva si peu meublé, qu’il fallut apporter trois lits et répandre de la paille dans les chambres pour que la reine, son fils et leur suite pussent y coucher.

La fameuse terrasse de Saint-Germain, ombragée de grands arbres, et d’où la vue s’étend au loin sur les replis du fleuve, les campagnes qu’il traverse et, à l’horizon, sur les édifices les plus élevés de Paris, est limitée du côté de la ville par un ancien pavillon de chasse qu’avait fait construire Henri IV.

La forêt qui sert de parc au château, est, on le sait, l’une des plus belles forêts de France ; on l’a réunie à la forêt de Marly. Autrefois, on y chassait le sanglier ; on y trouve encore des cerfs, des daims et surtout des chevreuils ; mais les sangliers, ont disparu. L’ensemble de toutes les routes, de tous les