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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/583

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

— Si tu étais roué (roi), dit l’un d’eux, qué que tu désireras ?

— Des feuves o du lard fumé, qui seraient grosses comme les peuces des pieds.

— Et ta ? demanda encore le premier à un autre gars.

— J’aras de la saucisse longue comme de Lamballe à Saint-Brieuc.

— Et ta ?

— Je voudrais, dit un troisième, que la mer serait toute en graisse et ma dans le mitan à l’écumer do une écuelle de bois. Mais ta, gars, qué que tu feras ?

— Qué que tu voudras que je feras ? répondit celui qui avait posé la question. V’s avez pris tout ce qu’i n’y a de bon.

La conversation ainsi entamée était bien faite pour plaire au protégé de Jean, qui s’y mêla avec bonheur.

Et c’est ainsi, en devisant, que l’on arriva à Rennes.