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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/584

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III

Sur le chemin de Landerneau

La Vilaine élargit son cours à mesure qu’elle s’avance vers Rennes parallèlement à la voie ferrée. Bientôt, elle se trouve dans une région riante pleine de fraîcheur et d’ombrage. Avant d’être rejointe par l’Ille un peu au delà de Rennes, elle coule au sud de la forêt voisine de cette ville, où les chênes entremêlés de hêtres touffus forment de magnifiques dômes de verdure. La rivière est bordée de belles et vastes prairies, et les hauteurs du deuxième plan se chargent de charmantes maisons de plaisance enveloppées dans le feuillage.

Après avoir traversé Rennes, la Vilaine tourne brusquement vers le sud, et, en aval de l’importante ville, la campagne ne fait qu’embellir : c’est le petit manoir de la Prévalaye, dont la ferme donne son nom à tous les beurres des environs ; c’est le château de Blossac, c’est Pont-Réan et Bourg-des-Comptes ; partout se rangent en s’harmonisant les vallées vertes et les collines boisées ; les perspectives se développent de plus en plus pittoresques du côté de Redon — à l’extrémité du département.

Rennes se trouve donc au point central de ce site séduisant, entre la forêt et la Vilaine grossie de l’Ille. C’est une ville aristocratique de 61,000 habitants, dont les rues larges, les places spacieuses rappellent le tracé de Versailles, et aussi son peu d’animation, et semblent avoir proscrit l’industrie et le commerce, la vie et le mouvement.

Les maisons bâties en granit sont d’un extérieur sévère et froid. Rennes appartient à la magistrature et à l’enseignement. Siège de toutes les administrations départementales, d’un archevêché, d’une cour d’appel, elle possède