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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/765

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XX

Languedoc et Provence

La fin de février 1882 trouva Jean et Jacob Risler dans les environs de Nîmes, ayant traversé l’Ardèche, séjourné à Privas, (7,000 habitants) et à Largentière. Du Gard, ils connaissaient comme s’ils les eussent toujours habités Alais, Uzès, le Vigan ; — Alais, au pied des Cévennes, sur la rive gauche du Gardon, ville assez triste, marché important de l’industrie séricicole ; Uzès, à l’aspect féodal, avec ses vieux quartiers groupés sur une colline autour du Duché ou château à donjon et tours massives ; le Vigan, au centre d’un bassin houiller, avec son pont gothique sur l’Esperon et sa promenade plantée d’énormes châtaigniers, célèbre dans tout le Midi.

On marchait à petites journées à travers les campagnes. Le rétablissement définitif de Jacob Risler laissait beaucoup à désirer.

— Pour ma première bonne action en ma vie, observait-il parfois, je ne suis guère récompensé !… Je m’en serais tiré à meilleur compte avec cet Anglais, si…

Jacob n’achevait pas, observait son neveu, et se demandait comment, pour lui donner le change, il pourrait expliquer à son avantage sa présence si mystérieuse et si opportune tout à la fois au glacier du Mont-Blanc. Il ne trouvait pas, se troublait un peu, et reprenait : — Enfin je ne regrette rien… quand j’en devrais mourir.

Mais alors, Jean se faisait généreux, compatissant et réconfortait son oncle en le louant de sa conduite.

— Maintenant, c’est avec le Bordelais que je voudrais faire ma paix. Mais que veut-il dire avec ses refus de soixante-quinze mille francs, de quatre--