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Page:Annales du Musée Guimet, tome 2.djvu/25

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TEXTES SANSCRITS DÉCOUVERTS AU JAPON

que la scène du dialogue se passait à gagriha et que les deux interlocuteurs étaient Bhagavat et Ânanda.

Nous avons vu tout à l’heure, dans l’exposition historique du buddhisme au Japon, qu’on ne citait pas moins de douze traductions chinoises du même ouvrage portant le même titre. Les Chinois nous parlent d’au moins cinq de ces traductions existant encore[1].

Celles des dynasties Han et Wu (166-190 av. J.-C.) sont trop diffuses, nous dit-on, et celles des époques postérieures, dynasties de Fang et de Sung, trop littérales. La meilleure, prétend-on, est celle de Kô-Sô-Gaï, prêtre d’origine tibétaine, qui fut faite sous l’antique dynastie Wéï, environ 250 avant Jésus-Christ. Ce doit être la même que celle qu’on lisait au Japon en 640.

Il existe aussi une traduction tibétaine de ce même sûtra ; car il n’y a guère à douter que le sûtra cité par Csoma de Körös (As. Res., vol. XX, p. 408) sous le nom d’Amitâbha-vyûha, ne soit le même ouvrage. Il remplit, à ce que m’apprend M. Léon Feer, quarante-quatre pages, place la scène du dialogue à gagriha, sur la montagne Gridhra-kûta et présente Bhagavat et Ânanda comme interlocuteurs principaux.

Il existe des manuscrits sanscrits du Sukhavatî-vyûha dans votre bibliothèque, à Paris, à Cambridge et à Oxford.

Voici la liste des manuscrits du Sukhavati-vyûha que l’on connaît jusqu’à présent :

1. Manuscrit de la Royal Asiatic Society, Londres (Hodgson collection), no 20. Sukhavatîvyûha-mahâyânasûtra, 65 feuilles. Datê Samvat 934=1814 av. J.-C. Il commence : Namo dasadiganantâparyantalokadhâtupratishthite­bhyah, etc. Evam maya srutam ekasmim samaye Bhagavân Râgagrihe viharati sma. Il finit ; Sukhâvativyûha-mahayânasutram samâptam. Samvat 934, kârttikasudi 4, sampûrnam abhût. Srisuvarna-panârimahânagare Maitrîpuri­mahâvihâre Srivâkvagradâsa vagkâryasya Gayânandasya kâ sarvâthasiddheh (Alphabet népalais).

2. Manuscrit de la Bibliothèque nationale, Paris (collection Burnouf), no 45 ; 64 feuilles. Il commence après un préambule de cinq lignes : Evam maya srutammekasmi samaya Bhagavân Râgagrihe viharati sma Gridhrakute

  1. Journal of the R. As. Soc., 1856, p. 319.