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Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/75

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— Si bien, que j’en suis à me demander si nous ne faisons pas fausse route, et si M. Langlois n’est pas impénétrable, tout simplement parce qu’il n’a rien à cacher. Je n’ai appris de lui qu’une seule nouvelle, et encore elle n’est pas faite pour nous aider, au contraire.

— Voyons votre nouvelle.

— La Marie-Anne est sur le point de changer de mouillage. Elle partira demain matin.

— C’est une vraie nouvelle cela, et une bonne nouvelle, reprit le gamin, en se frottant les mains avec un petit rire. Ah ! la Marie-Anne part demain ! Je ne serais pas très surpris si elle me comptait au nombre de ses passagers. Vous savez que j’ai toujours eu du goût pour la marine ; et j’ai idée que le plaisir du voyage me récompensera de beaucoup de petits ennuis.


CHAPITRE XIV

QUAND ON PREND DES BAINS, ON N’EN SAURAIT TROP PRENDRE


Lafortune avait été bien renseigné. Le lendemain, par une chaude matinée d’août, la goélette mystérieuse se préparait ostensiblement à ce voyage, qui, au dire de M. Turner, devait être l’avant dernier.

À dix heures sonnantes, M. Turner qui s’était enfermé depuis le matin dans la cabine, parut sur le pont et s’apprêta à quitter la goélette, en serrant amicalement la main au capitaine.

— Au revoir et bon voyage ! n’oubliez pas de me télégraphier de vos nouvelles.

— Oui, oui, répondit M. Langlois, avec un geste d’adieu. Deux minutes plus tard, la goélette avait déployé ses voiles et glissait rapidement sur la surface unie du fleuve.

M. Turner la contempla pendant quelques instants, du bord de l’eau, avec un sentiment d’admiration.

Notre ami Joe, n’avait pas donné signe de vie, quoique la veille, il eut annoncé l’intention formelle de prendre passage sur la Marie-Anne. Avait-il reconnu l’impossibilité de mettre