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Page:Anthologie de la littérature ukrainienne jusqu'au milieu du XIXe siècle.djvu/24

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appelle les « doumy ». Nous en donnons un échantillon à la page 35. Ce cycle s’occupe plus spécialement des guerres de Chmelnytsky, des exploits maritimes des cosaques, de l’esclavage chez les Turcs et des combats dans la steppe avec les Tartares.

Vers cette époque et plus tard, surtout au xviiie siècle et même au commencement du XIXe, sous l’influence, entre autres, de la poésie lyrique ukrainienne contemporaine dont les créations passèrent en grand nombre dans le répertoire verbal des masses, les chansons populaires purement lyriques, ornementées de motifs cosaques, mais non politiques, subirent aussi une nouvelle transformation et il se forma une poésie populaire nouvelle qui devait avoir une très grande influence sur la poésie artistique du XIXe siècle.

Dans cette partie de notre anthologie, nous nous sommes efforcés de donner des spécimens de tous les principaux genres de la poésie populaire, mais, pleinement convaincus qu’une traduction en prose ne pouvait donner qu’une faible idée de leur beauté qui doit beaucoup à la mélodie du rythme, à la plénitude du son, à la rime et à la simple euphonie verbale, nous nous sommes bornés à choisir un petit nombre d’exemples dans l’énorme masse de ces productions qui semblent bien constituer le répertoire populaire le plus riche qui soit au monde.

En ce qui concerne en général les œuvres poétiques, introduites dans la présente anthologie, on pouvait essayer d’en rendre le rythme dans une traduction plus ou moins libre en vers, mais, comme il aurait été impossible de reproduire exactement les beautés de cette invention verbale qui excitait l’enthousiasme des « amateurs de parler petit-russe » dans l’Éneide travestie par exemple, ou dans les poésies d’Artémovsky-Houlak, nous nous sommes contentés d’en donner une simple traduction en prose.

De la littérature du xviiie siècle, de cette époque de transition, dite petite-russienne, entre les deux renaissances, on a choisi ce qui pouvait le mieux caractériser les courants principaux, ce qui formait un chaînon entre l’ancien et le nouveau, comme les exemples de sentiment patriotique des classes dirigeantes ukrainiennes que l’on trouvera dans les vers de Mazeppa, dans la préface de Velytchko et chez l’auteur anonyme de l’histoire de la Petite-Russie. L’humanisme du philosophe moraliste Skovoroda forme un pont entre les ardentes philippiques de Jean de Vychnia et les motifs lyriques du xixe siècle

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