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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/127

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HISTOIRE DE FANFAN.

role, on dirait qu’il veut aller se baigner. »

Fanfan, en effet, paraissait attiré par cette eau d’une façon irrésistible. Tout à coup, il n’y put tenir. « Coin, coin, coin, coin, coin », répondit-il à sa mère, en s’élançant dans la mare, et tous les canards, à cette vue, de pousser à l’unisson de retentissants « coin, coin, coin !!! ».

La pauvre poule, restée sur la rive, s’arrachait les plumes de désespoir. Un moment, elle chercha à se jeter à l’eau pour secourir son petit ; le vieux coq moqueur, qui passait par là, l’arrêta et lui dit en ricanant : « Mais, sotte que vous êtes, ne voyez-vous pas que cet enfant est un canard ?

— Un canard ? vous voulez plaisanter, riposta la poule blanche profondément blessée.

— Moi, plaisanter ? mais non certes ; ne le saviez-vous pas que la fermière avait trouvé, près de la mare, un œuf abandonné par une cane et qu’elle l’avait mis dans votre nid ? »

La poule blanche en restait abasourdie : « C’est donc pour cela, gémit-elle, que Fanfan avait le bec si large et les pieds si différents des miens, des pieds palmés ! »