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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/182

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UNE SECONDE MÈRE.

Gina.

Je pense que saint Aubert s’est décidé à obéir après cela.

Le Père Paterne.

Certainement, il voulut commencer des constructions à l’endroit indiqué par l’Archange. Mais que de difficultés n’eut-il pas à vaincre ! Des bois à abattre, des rocs à déplacer, le terrain à déblayer enfin. Il restait encore un énorme rocher, qui eût gêné les travaux et que personne ne pouvait parvenir à ébranler. On n’avait pas alors, comme aujourd’hui, la mine pour le faire sauter : que faire ? Douze robustes jeunes gens, les fils d’un homme du pays nommé Bain, se présentèrent alors pour offrir leur concours aux travailleurs : peine perdue ! « N’avez-vous plus d’autre enfant chez vous ? dit Aubert à leur père. — Si fait, j’ai encore un fils, il dort dans son berceau, à la maison. — Amenez-le donc, » repartit l’évêque. Bain apporta son treizième dans ses bras.

Saint Aubert le prit, et, à peine le pied gauche de l’enfant eut-il touché le rocher,