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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/130

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dessin, un chiffre, un signe cabalistique, elle leur enseigne, aussi secrètement, à parler et à écrire en français. J’ai eu entre les mains des lettres de ces jeunes mauresques, qu’une écolière parisienne ne rougirait pas de signer.

Aussitôt instruites et initiées à nos mœurs, les mauresques deviennent réfractaires à la polygamie. Elles aiment mieux se prostituer que d’épouser un polygame.

Cette répulsion instinctive prouve simplement que la polygamie ne fait pas le bonheur du sexe féminin.

Bête de rapport, condamnée au labeur productif incessant d’une mercenaire ; ou bête de luxe, vouée à la perpétuelle immobilité d’une momie étendue sur des coussins ; la femme arabe, quelle que soit sa condition, est dans la maison comme sous la tente, assez indifférente aux détails de la vie intérieure. Elle n’est ni ne se sent chez elle, chez le mari.

Quelques mauresques ont cependant, parfois, comme les Européennes, des petits talents culinaires. Elles font des pâtisseries feuille-