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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/238

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à ce qu’on exigeait d’elle. Et pendant que le mari, le propriétaire, est au bagne, l’administrateur, tranquillement, jouit de sa femme et de sa jument.




Divorceuses




Au siroco qui a pendant quinze heures déchaîné une tempête de sable, a succédé une pluie torrentielle, une trombe d’eau, qui creuse des ravins dans la terre chaude d’Afrique et transforme la plaine roussie, coupée d’un ruban blanc, la route, en marécage. Au-dessous de cette route est le Rocailleux, petite ville de l’Oranie d’où, malgré l’affreux temps, partent, nombreux et par groupes, des « emburnousés » et des « enhaïckées ».

Femmes et hommes qui n’usent point de cette tente portative, le parapluie, paraissent bien moins troublés par la tourmente atmosphérique que par l’orage qui gronde en eux ; de leur bouche crispée sortent des exclamations aiguës, leurs yeux lancent des éclairs !

Tout ce monde gravit la colline au haut de laquelle sont juchés, de façon à bien dominer la ville arabe, comme premier élément de ville française, trois vastes bâtiments : l’hôtel de l’administration,