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Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/8

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LES FEMMES ARABES

de leçon aux peuples civilisés qui attachent tant d’importance à l’opinion de leurs semblables.

On ne voit partout que des hommes circuler, vendre, acheter, travailler ; le seuil des portes, les marches des escaliers, oreillers naturels des yaouleds (petits garçons), servent aux dévideurs de soie et aux brodeurs de cuir, d’ateliers.

Ce quartier, qui a comme les villes arabes de l’intérieur, l’aspect d’un monastère d’hommes, a aussi celui d’un bateau de fleurs. Les relations des sexes y sont sans mystère ; non seulement, les Oulad-Naïls, étendues sur des coussins, parées et couvertes de bijoux, s’offrent à l’adoration des passants comme les madones sur les autels ; mais il n’est pas rare de voir des couples se sourire, s’embrasser, s’enlacer, s’étreindre, se culbuter sur le pavé et sans souci des passants, comme s’ils étaient cachés par une dune dans un replis du désert, s’abandonner en pleine voie publique, aux transports de l’amour !……