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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/106

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critique sociale

capital vident la bourse du pauvre dans celle du riche. Plus de débouchés ouverts aux denrées utiles. Or, les produits ne sont créés que pour l’échange. Ne le trouvant pas chez le prolétaire, ils vont le chercher là où il est, chez le capitaliste.

L’industrie du luxe ne devrait être que l’exception. Elle est la dominante. Elle grandit sans cesse et tend à l’accaparement des bras. L’ouvrier est contraint de se réfugier dans cette besogne déplorable, et quand il est ainsi tenu par son unique gagne-pain, le capital prend texte de cette dépendance pour placer son égoïsme sous l’égide de l’intérêt populaire. Pourquoi le peuple ne travaillerait-il pas pour lui aussi volontiers et plus volontiers que pour ses maîtres ?

On veut l’enchaîner par la détresse et le rendre solidaire de l’organisme qui le rançonne. On veut, par les caisses d’épargne, par l’exagération des industries.de luxe, lier sa cause à celle du capital. Comme la plèbe romaine, on s’efforce de l’attacher aux extravagances de César. Les fêtes et les spectacles portent la mort dans les greniers et sous le chaume. Mais il s’en échappe quelques miettes pour les serfs de l’opulence. Cela suffit pour fermer la bouche à l’économie politique.

L’aristocratie provinciale n’est pas si indulgente, et ne se tait pas, elle. Sa haine contre