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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/122

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critique sociale

admettez la nécessité du capital. Qualifiez-le accaparement de numéraire, ou comme il vous plaira. C’est toujours un produit réalisé en espèces et réservé pour une consommation fructueuse. C’est une épargne très utile sur les dépenses personnelles qui dissipent sans reproduire. » .

Un instant ! Oui, votre dépense, à vous, oisifs, est stérile, parce que vous ne créez rien en retour. Mais celle du travailleur est féconde, puisqu’il la compense par son produit. Il la compense même bien au delà, car il laisse entre vos mains cet excédent que vous lui extorquez sous prétexte de service rendu. Et quel est, s’il vous plaît, ce service ? La grâce que vous prétendez lui lire, en donnant quelques écus de sa main-d’œuvre. Il est contraint de vous en paver le prix à votre tarif, plus une série de primes arbitraires qui sont de véritables déprédations.

Ces monceaux de primes assurent aux riches, avec l’oisiveté, une opulence qui leur permet à la lois le gaspillage, triste père du luxe, et l’épargne, mère plus funeste encore de l’exploitation.

« Il n’est pas moins vrai que, dans votre ère d’utopie, il faudra, comme à présent, des économies, un capital pour exécuter les grandes entreprises, »

Non ! rien de ce vocabulaire du désordre. Ni épargne, ni capital, mais un excédent naturel de