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le luxe

produits, dû à la suractivité d’une nation éclairée et libre. Alors que l’oisif aura pris place dans la série des animaux disparus, toute consommation deviendra utile. Car elle ne sera jamais que la contre-partie d’une production équivalente.

Les phénomènes de la production pourront s’accomplir dans cette limite normale, qui n’admet l’excès ni en plus ni en moins, parce qu’elle résulte de l’équilibre spontané. Créations industrielles, travaux publics, seront l’œuvre féconde de la volonté générale, et non plus le jeu ruineux de la spéculation ou du pouvoir absolu.

Il serait temps bientôt de poser une borne à ces affligeantes excentricités. L’haussmanisation de Paris et des provinces est un des grands fléaux du second empire. On ne saura jamais à combien de milliers de malheureux ces maçonneries insensées ont coûté la vie, par la privation du nécessaire. La grugerie de tant de millions est une des causes principales de la détresse actuelle. On ne peut pas dérober impunément aux exigences courantes une masse si énorme de richesses.

Les édifices privés et publics ne sont point, comme les vêtements ou les vivres, des objets d’une consommation immédiate et rapide. M. de la Palisse sait cela. Leur valeur, soit d’utilité, soit d’échange, est de longue durée, et se répartit sur plusieurs générations. Le travail qui les crée ne