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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/124

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critique sociale

doit donc passer qu’après la production de nécessité commune et permanente. C’est seulement lorsqu’on à pourvu à tout ce qui est consommation impérieuse que le surcroît de l’activité nationale peut, avec profit, s’immobiliser dans les Constructions destinées à l’avenir : usines, routes, canaux, etc. Elles ont pour limite rigoureuse la proximité des besoins futurs.

« Quand le bâtiment va. tout va », dit un adage populaire, passé à l’état d’axiome économique. À ce compte, cent pyramides de Chéops, montant ensemble vers la nue, attesteraient un débordement de prospérité. Singulier calcul.

Oui, dans un état bien ordonné, où l’épargne n’étrangle pas l’échange, le bâtiment serait le thermomètre vrai de la fortune publique. Car alors il révèle un accroissement de la population et un excédent de travail qui, tous besoins satisfaits, améliore le présent et fonde pour l’avenir. lors de ces conditions, la truelle n’accuse que les fantaisies meurtrières de l’absolutisme.

Quand il oublie un instant sa fureur de la guerre, il est pris de la fureur des bâtisses et se lance à fond de train dans les extravagances. Il vise à la gloire et fait litière des générations vivantes pour séduire la postérité. Les foules ne sont que trop souvent. complices de cette démence. Les Pyramides d’Égypte, l’Escurial de Philippe II, le Versailles de Louis XIV, et tant