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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/125

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le luxe

d’autres monuments, admiration de l’histoire qui devrait les maudire, ont été construits avec les larmes et les ossements des contemporains.

Toutes les bouches vénales ont célébré en chœur les grands travaux qui renouvellent la face de Paris. Rien de triste comme ces immenses remuements de pierres par la main du despotisme, en dehors de la spontanéité sociale. Il n’est pas de symptôme plus lugubre de 1a décadence. À mesure que Rome tombait en agonie, ses monuments surgissaient plus nombreux et plus gigantesques. Elle bâtissait son sépulcre et se fesait belle pour mourir.

Mais le monde moderne ne veut pas mourir, lui, et la bêtise humaine touche à sa fin. On est las des grandeurs homicides. Les calculs qui ont bouleversé la capitale, dans un double but de compression et de vanité, échoueront devant l’avenir, comme ils ont échoué devant le présent.