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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/145

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les apologies de l’usure

poir. Alors plus d’échange, arrêt de la circulation, chômage universel et consternation idem.

Les économistes peuvent-ils ignorer cela ? de n’en crois rien. Mais ils tiennent mordicus pour le capital rançonneur, et, dans l’intérêt de l’intérêt, ils débitent des choses de l’autre monde.

« ..... et l’humanité ne fera jamais un pas en avant… »

Quoi ! parce qu’on consommerait à mesure les instruments, les matériaux et les provisions de toute espèce, ce qui implique une activité incessante du travail ! Voilà qui est fort ! Tout au contraire, cette consommation rapide est le grand stimulant du progrès.

L’humanité a marché jusqu’ici à pas de tortue, par la faute des prêtres d’abord, ensuite de messire capital qui empêche les produits d’être consommés à mesure. Elle fera des pas de géant lorsque le clergé sera parti pour la lune et messire capital pour les étoiles. Car ce noble seigneur n’est que le moyen d’échange accaparé, et, par conséquent, la consommation, la production, le travail, bridés, ficelés, garrottés et réduits à faire une lieue par an.

« Le capital ne se formera plus, puisqu’il n’y aura plus intérêt à le former. »

Délicieux, le calembour ! On n’en a jamais pondu de si frais. Le nez de Bastiat a dû saigner trois heures, quand il s’y est administré lui-même