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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/146

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critique sociale

un si rude coup de poing. Impossible de mieux dire que le capital est formé uniquement des intérêts accumulés par l’usure. Or, les intérêts sont toujours servis en espèces. Les redevances féodales ont passé de mode, et, s’il en surnage quelques bribes, ce sont pures gracieusetés du fermier à Madame, qui ne font pas rabattre un centime sur les écus sonnants du fermage.

Le capital n’est donc que de l’argent. L’économie politique soutient avec fureur le contraire. Pourquoi fait-elle des calembours tout exprès pour se donner un démenti ? Et ce n’est pas le dernier… (démenti, non pas calembour). Nous en trouverons notre route pavée. Dès qu’on en vient à l’analyse de la rente, la vérité se fait jour aussitôt. Elle éclate aussi à chaque instant, sous toutes les plumes, dans toutes les bouches, quand il s’agit des fonctions du capital.

Répétons-le, le capital n’est jamais que du numéraire accumulé. Les définitions, prétendues scientifiques, essayées par les économistes, dans le but de séparer ces deux idées, sont de pures calembredaines. Elles reposent constamment sur une équivoque. Le seul vrai capital, c’est l’argent accaparé pour être placé à intérêt, n’importe où et comment. Procurer un revenu pris sur le travail d’autrui, c’est le caractère propre et distinctif du capital. Point de capital sans dîme. Au fond les économistes l’entendent bien