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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/180

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critique sociale

miéres, instruments. provisions, etc., qu’on a épargnés, accumulés,… mensonge. Vos capitaux, vos avances, c est de l’argent... de l’argent épargné, accumulé, oh ! oui, d’accord. C’est ce que nous disons nous-mêmes par un mot plus exact : accaparé. Si vous ajoutez que cet argent représente des produits épargnés et accumulés, halte-là ! C’est faux. On n’épargne et on n’accumule jamais les produits, On les vend aussitôt après production, et si on ne peut les vendre, il y à ruine. Une fois vendus, ils sont consommés. Ce qu’on épargne, ce qu’on accumule, c’est le prix de la vente. Le numéraire ainsi accaparé représente des produits, rien de plus vrai. Il représente une partie des produits subtilisés aux travailleurs par la méthode ci-après : on achète le résultat de leur travail aux deux tiers, aux trois quarts de sa valeur, on le leur revend valeur entière. Perte pour eux, un tiers, un quart, souvent davantage, Pour la couvrir, ils mangent du pain sec, boivent de l’eau, couchent dans des taudis, crèvent de froid.

Leur perte forme le bénéfice de l’exploitation. Ce bénéfice s’accumule sous forme de monnaie, métal où papier, pas autrement, c’est impossible. La monnaie, soustraite par ce procédé à la circulation directe, s’appelle capital , et le capital n’est Jamais autre chose. Il est le fils de l’usure et devient le père de l’usure, absolument comme.