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le communisme, avenir de la société

ment ce qui est un bienfait par soi-même peut-il devenir un fléau ? Par l’avidité du capital qui exige la part du lion, et se retire dès que les prix la lui refusent. Sa retraite renchérit les produits, et il revient pêcher en eau trouble.

Les Hollandais, dans leurs possessions asiatiques, interdisaient la culture du poivre, de la muscade, etc., et détruisaient par masses les épices, afin.d’en maintenir le haut prix sur le marché. Dans les pays civilisés, chaque producteur désire la cherté de son produit et l’avilissement de tous les autres. La baisse des farines désole l’agriculteur, et la hausse désespère l’industriel. Cette guerre sociale en permanence n’est-elle pas une accusation terrible contre l’organisation présente ?

Sous le régime communautaire, le bien profite à tout le monde et le mal ne profite à personne. Les bonnes récoltes sont une bénédiction, les mauvaises une calamité. Nul ne bénéficie de ce qui nuit aux autres et ne souffre de ce qui leur est utile. Toutes choses se règlent selon la justice et la raison. Le stock peut regorger, sans qu’il s’ensuive des crises industrielles et commerciales. Bien au contraire, l’accumulation des produits, impossible aujourd’hui sans désastres, n’aura de limite alors que leur détérioration naturelle.

Les pires plantes s’emparent souvent du terrain