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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/194

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critique sociale

Il faut beaucoup d’audace, si ce n’est encore plus d’ineptie, pour prétendre qu’une nation de savants ne saurait vivre, et sans doute se laisserait mourir de faim. Aucun peuple des temps actuels ne pourrait lutter de puissance productive avec une nation de savants, soit en agriculture, soit en industrie. La distance entre les deux serait plus grande qu’entre les Gaulois de César et les Français de 1870.

Que les réunions publiques, si elles durent, prennent garde aux émissaires de la compagnie de Jésus. C’est sa tactique d’en entretenir dans tous les clubs, et, pour enlever les questions qui tiennent à cœur aux révérends pères, ces limiers ont l’ordre de prendre tous les masques. Or, l’intérêt clérical, c’est l’enseignement Libre, la mise en Suspicion de la science et des savants, et la guerre aux déclassés, autrement dit, aux hommes instruits et pauvres.

Quiconque, sous prétexte de liberté et d’économie, rejette l’enseignement gratuit et obligatoire, pour demander l’enseignement libre, est un agent du jésuitisme. Qu’il se dise d’ailleurs républicain, révolutionnaire, athée, matérialiste, socialiste, communiste, proudhoniste, tout ce qu’il voudra, peu importe la couleur de son masque, on peut, sans crainte d’erreur, l’appeler suppôt des jésuites. En effet, le bon sens montre que l’enseignement libre, sans intervention de