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critique sociale

sonnés par l’éducation sacerdotale, s’est élevé à 50 pour cent, et que cette effrayante progression continue avec redoublement pour les deux sexes. Le plan de crétinisation universelle se poursuit sans relâche. S’accomplira-t-il ?

Non ! Mais quel retard dans l’avènement des jours heureux ! Quelle halte désolante dans l’antagonisme et la misère ! Les années fuient, inutiles et monotones, les générations passent, dévorées l’une après l’autre par le monstre de la superstition et de l’ignorance. Il est là debout, barrant à l’humanité le chemin de la terre promise qu’elle entrevoit dans le lointain, sans pouvoir l’atteindre.

Combien de temps encore faudra-t-il lutter contre cet ennemi qui ne fait jamais quartier, lui, et qu’on pardonne toujours, après l’avoir terrassé ? Ah ! si la Révolution avait fait son devoir en 1830, en 1848, ce demi-siècle, si tristement perdu, aurait suffi pour toucher le but. La guerre serait finie, et les nations, laissant, derrière elles, le passé s’enfoncer rapidement dans la nuit, s’avanceraient à grands pas vers un avenir toujours plus radieux.

La Révolution sera-t-elle sage enfin à son prochain triomphe, ou fera-t-elle grâce encore une fois au génie du mal, qu’elle à laissé jusqu’ici se relever plus terrible de chacune de ses chutes ? a dans nos rangs des traîtres qui le protègent