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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/197

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le communisme, avenir de la société

aux heures de revers, avec des phrases cabalistiques dont le peuple est dupe. Le mot d’ordre de la prochaine trahison sera : « Suppression du budget des cultes : séparation de l’Église et de l’État. » Traduisez : victoire du catholicisme, écrasement de la Révolution. Que notre devise à nous soit : « Suppression des cultes, expulsion des prêtres !» et qu’elle ne fléchisse ni devant la prière, ni devant la menace, ni devant l’astuce.

Céder serait la mort. La République victorieuse n’aura pas de temps à gaspiller en luttes mutiles. Trop d’obstacles exigeront des années de tranchée ouverte, pour s’amuser à l’attaque en règle d’une haie qui peut se franchir à la course. L’armée, la magistrature, le christianisme, l’organisation politique, simples haies. L’ignorance, bastion formidable. Un jour pour la haie ; pour le bastion, vingt ans.

La haie générait le siège ; — rasée. Il ne sera encore que trop long,et comme la communauté ne peut s’établir que sur l’emplacement du bastion détruit, Il n’y faut pas compter pour le lendemain. Un voyage à la lune serait une chimère moins dangereuse. C’est pourtant le rêve de bien des impatiences, hélas ! trop légitimes, rêve irréalisable avant la transformation des esprits. La volonté même de la France entière resterait impuissante à devancer l’heure, et la tentative