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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/198

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critique sociale

n’aboutirait qu’à un échec, signal de furieuses réactions.

Il y a des conditions d’existence pour tous les organismes. En dehors de ces conditions, ils ne sont pas viables. La communauté ne peut s’improviser, parce qu’elle sera une conséquence de l’instruction qui ne s’improvise pas davantage. N’oublions pas la race des vampires qui est aussi celle des caméléons. Elle ne disparaîtrait pas plus, le lendemain de la Révolution, que la race des naïfs et des simples, sa pâture ordinaire.

Les habits seraient tôt retournés. On verrait surgir de terre, en foule, comme les champignons après l’orage, des charlatans de communisme pour embrigader les hommes, des tartufes de communauté pour embobeliner les femmes. À eux, prix infaillible de l’intrigue, la gérance, c’est-à-dire la disposition discrétionnaire des biens communs. La masse des ignorants deviendrait leur proie et leur armée… absolument comme aujourd’hui, avec des conséquences bien autrement terribles : une telle mêlée de tyrannie et d’anarchie que la contre-révolution arriverait foudroyante, non pour un jour, mais pour de longues années, sous les terreurs vivaces du souvenir. Un bond effroyable en arrière !

N’est-ce point d’ailleurs folie de s’imaginer que, par une simple culbute, la société va retomber sur ses pieds, reconstruite à neuf ? Non ! les