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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/217

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le communisme, avenir de la société

surtout, notre meilleur plaidoyer. Ce qui grandit peut-être, c’est la colère, force précaire. La colère d’aujourd’hui devient souvent la peur de demain. Point de base solide que l’instruction, et les efforts adverses la paralysent. Nous marquons le pas.

Mais le lendemain d’une révolution, coup de théâtre. Non pas qu’il s’opère une transformation subite. Hommes et choses sont les mêmes que la veille. Seulement l’espoir et la crainte ont changé de camp. Les chaînes sont tombées, la nation est libre, et un horizon immense s’ouvre devant elle.

Que faire alors ? Atteler un nouveau relai au même chariot, comme en 1848, et reprendre tranquillement les mêmes ornières ? On sait où elles mènent. Si, au contraire, le sens commun à pris enfin le dessus, voici, tracées côte à côte, deux routes parallèles. L’une, d’étape en étape, aboutit à l’instruction intégrale universelle ; l’autre, par des étapes correspondantes, à la communauté.

Sur les deux routes, au début, même mesure : destruction des obstacles. Ils sont bien connus. Ici, l’armée noire ; à côté, la conspiration du capital. L’armée noire, on l’évacue au-delà des frontières, besogne simple. Le capital est moins accommodant. On sait son procédé invariable : il fuit ou se cache. Après quoi, le capitalisme se