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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/216

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critique sociale

Il est vrai que ces appels unanimes ont un sous-entendu : la définition. Or, nous l’avons vu, la définition est double, noire et blanche. Ne soyons pas dupes. Les pièces sont là. Le gouvernement et le conservatisme ne veulent que l’instruction donnée par les prêtres, ce qui signifie : ténèbres, Ils poussent avec frénésie ace résultat. César, Shylock et Loyola marchent, les coudes serrés, à la conquête de la nuit. Ils n’arriveront pas, mais ils nous empêchent aussi d’arriver.

Les deux forces aux prises se tiennent mutuellement en échec. Personne n’avance, personne ne recule. Immobilité sur place. Pour nous, dans la situation, c’est un succès. La nuit tient à ses ordres 50.000 prêtres, 50.000 congréganistes et à peu près 40.000 instituteurs. Car, presque tous aujourd’hui obéissent à la sacristie. L Université est en pleine trahison.

On ne peut même pas compter sur la presse. Celle de l’opposition ne dépasse guère les murs des villes. La campagne appartient aux feuilles rétrogrades qui viennent appuyer de leur propagande écrite la propagande orale du curé, des ignorantins et des grands propriétaires, Tout est contre nous, rien pour nous.

Que nous reste-il donc ? Le souffle du progrès qui circule dans l’air, les communications d’homme à homme par les routes ferrées, la conscience publique, le spectacle de nos ennemis