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le communisme, avenir de la société

panégyrique de l’empereur Nicolas et au trépignement des révolutionnaires. Il avait imaginé ses castes pour gagner le cœur de la réaction. La réaction et le tzar n’ont pas daigné tourner la tête.

Les schismatiques font un certain bruit et possèdent un simulacre d’influence, grâce aux trembleurs de l’athéisme qui sont venus s’abriter sous une équivoque. Passé le péril, cette ombre d’existence s’évanouira, et les positivistes prendront la queue du socialisme où émigreront dans le camp conservateur.

Le communisme, qui est la Révolution même, doit se garder des allures de l’utopie et ne se séparer jamais de la politique. Il en était dehors naguère. Il s’y trouve en plein cœur aujourd’hui. Elle n’est plus que sa servante. Il ne doit pas la surmener, afin de conserver ses services. Il lui est impossible de s’imposer brusquement, pas plus le lendemain que la veille d’une victoire. Autant vaudrait partir pour le soleil. Avant d’être bien haut, on se retrouverait par terre, avec membres brisés et une bonne halte à l’hôpital.

N’oublions pas notre axiome : instruction et communauté cheminent de front et ne peuvent se devancer d’un pas. C’est beaucoup déjà d’avoir une sœur siamoise que tout le monde appelle à grand cris. L’une ne viendra pas sans l’autre.