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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/23

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l'usure

II

origine et marche de l’usure


La division du travail ! admirable progrès ! chacun travaillera pour tous, tous pour chacun. C’est déjà la devise fraternelle, Plus d’isolement ou de simples juxtapositions d’individus. Le faisceau, le réseau, la solidarité.

Chacun ne fera qu’une seule chose. Il la fera donc mieux, plus vite, en plus grande quantité, avec des perfectionnements continus. Il l’échangera contre les œuvres d’autrui, non point à heure fixe et par troc, mais à l’aide d’un intermédiaire merveilleux, la monnaie, devenue l’étalon de mesure et l’instrument d’échange, Une fois en possession du précieux métal, le travailleur pourra le garder, en attendant son heure pour faire un choix à sa convenance parmi les produits des voisins.

Oui ! mais si le sien allait lui rester sur les bras, faute d’un placement ! que devenir ? Il ne peut le consommer lui-même, Plus de pain alors, plus de vêtements ! La misère, la famine, la mort !