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Page:BLANQUI - Critique sociale, I.djvu/236

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critique sociale

Bastiat s’en est emparé et en a fait le texte de ses polémiques contre Proudhon, le joûteur socialiste de l’époque. Les arguments de ses confrères ne diffèrent pas des siens, quelle qu’en soit la forme. On peut donc, sur ce chapitre de l’intérêt, réfuter dans la personne de Bastiat toute l’économie politique.

Du reste, la forme de l’apologue, qu’il emploie pour démontrer la légitimité de l’usure, à été usitée aussi par d’autres. Ils sen servent avec assurance, on peut dire avec présomption. Ils semblent se croire irréfutables et traitent leurs adversaires avec des façons de grands seigneurs envers la roture. Bastiat notamment se pose avec une outrecuidance assez risible. Il craint, dans son argumentation, qu’on ne l’accuse d’enfoncer des portes ouvertes, tant il se trouve foudroyant.


LE RABOT DE JACQUES

« Jacques échange d’abord son rabot contre de l’argent, Il prête l’argent à Guillaume, et Guillaume échange l’argent contre une scie. La transaction s’est décomposée en deux facteurs. Mais elle n’a pas pour cela changé de nature. Elle ne contient pas moins tous les éléments du prêt direct. » (Bastiat, tome V, page 54.)